Transcription de l’épisode
Tes pensées te mentent. Elles te manipulent. Tu passes ton temps à penser à des choses auxquelles tu n’as pas réfléchi et à qui tu laisses pourtant le pouvoir de définir.
Table des matières
Tes pensées te gouvernent
Avec la covid, on parle à longueur de journée de virus qui prolifèrent. Mais on ne parle pas du plus gros virus qui existe à mon sens : la pensée automatique. As-tu remarqué à quel point les pensées ont pris possession de toi, de nous tous ? Aujourd’hui on ne les maîtrise plus. Nous sommes gouvernés par nos pensées. Alors oui, elles sont devenues des virus qui nous attaquent et nous dépossèdent de notre capacité à penser par nous-mêmes.
D'où viennent tes pensées ?
Tu as été programmée à penser
L'éducation a conditionné ta façon de penser
Faisons un petit retour en arrière. As-tu conscience que tu as été programmée ? Oui, tu es née dans un environnement qui avait une certaine vision de la vie et tu as été éduquée pour coller à cette vision : c’est l’éducation, tu es d’accord ? Tu t’es peut-être rebellée oui, mais ce qui est sûr c’est que tu t’es construite selon cette carte du monde initial.
En naissant dans une certaine famille, dans un certain pays, tu as été conditionnée progressivement à :
- penser d’une certaine façon,
- parler d’une certaine façon,
- agir d’une certaine façon.
C’est un peu comme un logiciel qu’on aurait implanté en toi et qui contient toutes les règles qui te permettent de comprendre le monde d’une certaine façon.
Et si tu n'avais pas de passé ?
Mais imagine que tu n’aies pas de passé, pas de vécu ,pas de mémoire : qui serais-tu ? Imagine que la personne que tu es aujourd’hui ait était élevée dans une autre famille, un autre environnement : ne serais-tu pas un peu différente ? C’est très bien comme ça, car tout ça t’a permis de développer les qualités qui te permettent aujourd’hui d’être la belle personne que tu es. Mais il faut en avoir conscience, il faut avoir conscience que ces programmes ont implanté en toi des pensées qui ne t’appartiennent pas.
Tes pensées ne t’appartiennent pas
Tu n'imagines pas à quel point tu es négative
Est-ce que tu sais quelles pensée te traversent au cours de la journée ? En as-tu conscience ? Quand je me suis posée la question et que j’ai fait l’exercice de conscientiser mes pensées, ça m’a fait un choc. Je me suis rendue compte à quel point j’étais négative, sans le savoir. Je passais mon temps :
- soit à comparer, à juger, à critiquer, à m’auto-critiquer surtout
- soit à revivre des événements traumatiques du passé,
- soit à penser au futur (et forcément en ayant des peurs, des craintes de manquer, de souffrir, d’être rejeté-.
- ou soit à me mêler des affaires du monde, sur lesquelles je n’avais aucun pouvoir : la guerre, la famine, la violence…
Et je laissais toutes ces pensées négatives non seulement cohabiter avec moi, mais surtout me diriger. Je me faisais inconsciemment violence toute la journée et ça m’épuisait, car je me sentais obligé de lutter contre ses pensées qui ne me convenait pas. Tout ça inconsciemment.
Tes pensées créent l'anarchie en toi
Et quand tu connais le pouvoir que peuvent avoir les pensées sur ton corps et sur ta santé notamment, il est super important de les pacifier et d’en faire des amies plutôt que des bourreaux. Est-ce que selon toi les pensées qui viennent généralement à l’esprit sont bonnes pour toi ? Est-ce qu’elles vont dans le sens de ton bien-être, de ton évolution ?
Il y a grandes chances que ce ne soit pas le cas. Et ce n’est pas grave encore une fois. Il va juste falloir les remettre sous contrôle, comme un adolescent à qui on aurait laissé trop de liberté et qui en aurait abusé : si on ne fait rien, c’est l’anarchie.
Les pensées automatiques te manipulent
Vendredi soir il y avait plein de problèmes de circulation dans le métro parisien et donc on était tous entassés dans la rame. Quand c’est comme ça généralement ceux qui veulent entrer dans la rame poussent un peu les gens qui sont déjà à l’intérieur, pour se faire une place. Et une femme a dû pousser un peu trop fort une autre femme ; donc le ton est monté. Rien d’anormal jusque là dans le métro parisien. Mais la femme qui avait été bousculée a donné un coup de coude à l’autre femme, pour lui faire comprendre qu’elle était pas contente. Et donc là c’est passé à un cran supérieur : l’autre l’a traité de folle et ainsi de suite, tu imagines la suite.
Pourquoi cette femme a réagi comme ça ? Pourquoi a-t-elle donné un coup de coude ? Parce qu’elle a répondu à un stimuli qui a activé des pensées de peur qu’elle avait en elle.
Quand tu n’as pas conscience de tes pensées qu’est-ce qui se passe ? Elles te manipulent et elles te font croire des choses comme « elle a fait exprès », « elle m’a manqué de respect », « c’est toujours la même chose », « ça me rappelle quand Huguette m’a poussé quand j’étais au primaire », « et puis mes parents qui m’ont jamais aimé » etc etc… On est parti dans la boucle infernale des pensées automatiques.
Quelles sont les conséquences de trop penser ?
Shit in, Shit out
Comme on l’a déjà vu dans les épisodes précédents, tes pensées deviennent des croyances, tes croyances se transforment en habitudes, tes habitudes créent des comportements, qui font qui tu es. Donc ces pensées dont tu n’as pas conscience finissent par te définir. Si tu ne maîtrises pas tes pensées, tu ne peux pas maîtriser ton comportement.
Ça me rappelle mon ancien patron qui me disait à propos de la qualité de la donnée qu’on utilisait pour faire des analyses : « shit in, shit out ». Ça veut dire : si tu introduis des données de merde non vérifiées, tu récupères une analyse de merde. Alors ce n’est pas très poétique j’avoue, mais ça a le mérite d’être clair non ? Donc si tu ne veux pas avoir un comportement de merde que tu vas regretter après, il va falloir prendre conscience de tes pensées de merde. D’autant que ces pensées t’empêchent de faire corps avec la vie, de vivre chaque moment, chaque expérience de façon personnelle, en fonction de qui tu es.
Je pense, donc je ne suis pas
« Je pense donc je suis », tu connais ? C’est de Descartes. Et bien pendant longtemps, j’ai cru que Descartes était un illuminé qui n’avait rien compris à la vie. Parce que quand tu penses, tu n’es pas. Tu es dans tes pensées, tu n’as plus conscience du tout de la réalité qui t’entoure, de ton corps, de tes sensations… Tout ça, c’est recouvert par tes pensées. Donc si je pense, je ne suis pas, tu es d’accord avec ça ?
Mais en faisant quelques recherches, je me suis aperçue que c’était moi qui n’avait pas compris la pensée de Descartes. En fait, sa méthode a été de douter de tout : des informations bien sûr, mais aussi des opinions, des vérités, de la matière, même de son corps… Pour finalement conclure que la seule chose dont il soit certain, c’est qu’il pense. Peu importe si ce qu’il pensait faux, un fait incontestable auquel il peut se fier, c’est qu’il pense. Et tant qu’il pense, c’est qu’il existe. D’où la phrase « je pense donc je suis ».
On va y revenir tout à l’heure, mais pour l’instant, restons sur l’autre vérité : « Si tu penses, tu n’es pas ». Quand tu penses de façon automatique, tu ressasses, tu moulines en boucle. Ton cerveau consomme alors une énergie folle et ça affaibli tes autres fonctions :
- celle de maintenir l’équilibre nécessaire à ta santé,
- celle de ressentir et donc de créer les conditions nécessaires à ton bien-être,
- et puis celle bien sûr de réfléchir par toi-même, de résoudre des problèmes, d’apprendre, d’imaginer, d’inventer et donc d’évoluer.
À la place, tu laisses des informations extérieures te définir.
Qui tu es, se situe derrière tes pensées
Tu n’es pas ce que tu penses. Je le répète, la plupart de tes pensées ne t’appartiennent pas. Ce n’est pas toi qui leur a donné vie et donc elle ne te définissent pas, elles ne sont pas qui tu es. Qui tu es se situe derrière toutes ces couches, derrière toutes ces couches de pensées, toutes ces croyances limitantes.
Et derrière tout ça qu’est-ce qu’il y a ? Un grand vide d’abord qui fait peur, oui. Car tu es habituée à toutes ces craintes qui t’empêchent d’agir, à ces programmes auxquels tu as juste à obéir. C’est simple, c’est confortable de se dire qu’on n’est pas responsable, qu’il suffit juste d’obéir. Et c’est très inconfortable d’oser reprendre son pouvoir, d’oser décider par soi-même.
Imagine que tes pensées sont un parachute qui te retient dans les hauteurs, là-haut dans ta tête. Accepte de lâcher ce parachute, là maintenant. Lâche-le, ne lutte plus. Et laisse-toi tomber à l’intérieur de toi, lentement. Ressens que tout est plus doux, que tu te détends, que tu n’es plus stressée, qu’il n’y a plus d’urgence. Accepte l’infini du vide que tu découvres et des possibilités qu’il ouvre. Et tout d’un coup, tu ressens un immense pouvoir : le pouvoir de penser par toi-même, avec ton corps, ton cœur et ton esprit qui ne forment plus qu’un. Ces trois sources qui s’alignent sont la véritable intelligence qui crée le chant des possibles.
Comment arrêter les pensées automatiques ?
1. Prends conscience de tes pensées
Pour reprendre le contrôle sur ta manière de penser, tu dois donc prendre conscience de tes pensées, constater combien elles sont nombreuses, accueillir tes pensées, accepter qu’elles t’envahissent. Ne les repousse pas, ne les juges pas.
2. Ressens tes pensées
Tu penses aussi et surtout avec ton corps, avec ton expérience, avec ta sensibilité. Donc lâche ton parachute et ramène tes pensées dans ton corps pour les ressentir.
3. Écoute tes pensées
Évidemment c’est impossible de filtrer et d’écouter toutes tes pensées. Une infime partie suffit. Comme quand tu veux teinter de l’eau : il suffit juste de quelques gouttes, quelques gouttes de couleur, pour changer totalement la couleur de l’eau. Juste quelques gouttes, juste quelques pensées, celles qui se répètent le plus. Écoute leur message.
4. Pratique le doute cartésien
C’est là qu’on y revient. Pars du principe que tu ne sais rien et utilise ton raisonnement pour remettre en cause tes pensées, tes croyances, tes opinions. Demande toi « est-ce vrai ? ». Et décide de les garder, ou de laisser de côté.
5. Recycle ton énergie gaspillée
Réaffecte ton énergie gaspillée par tes pensées, pour ton corps. Au lieu de penser de façon automatique, reviens dans ton corps et prends conscience de ce qui s’y passe. Ça va te permettre son bon fonctionnement et ça va te permettre de le maintenir en bonne santé
6. Offre-toi des affirmations positives
Introduit chaque jour des pensées que tu choisis, des affirmations positives qui te font du bien.
Ce que tu gagnes en maîtrisant tes pensées
En décidant de te débarrasser de tes pensées automatiques :
- tu fais la paix avec tes pensées,
- tu redeviens consciente,
- tu réfléchis par toi-même,
- tu récupères toutes tes autres facultés,
- tu es plus vivante, plus joyeuse, plus curieuse
- et tu vis l’instant présent avec ouverture, sans l’interpréter.