Est ce que tu préfères vivre un plaisir immédiat ou bien patienter pour pouvoir vivre un plaisir différé ? Tu es constamment baigné dans un environnement qui change en permanence et de plus en plus rapidement. Les nouvelles technologies te sur-stimulent et t’imposent leur rythme ; celui de l’immédiateté. Tu es constamment interrompu par des mails, par des tweets, par des textos.
Et quand ça ne va pas assez vite, tu t’es impatiente. Enfin, ça c’est comment je réagis. Je ne sais pas si tu vis la chose de la même façon. Moi, je suis devenue totalement allergique à l’attente dans les magasins. Quand je fais la queue, dans les transports, quand ça ne va pas, quand mon ordinateur met plus d’une minute à démarrer, je suis frustrée.
Pourquoi ? Parce que mon cerveau est dopée à la rapidité et à la facilité du plaisir immédiat. Plaisir qui me fait, qui te fait aussi certainement, réagir automatiquement à des stimuli, sans prendre en compte les conséquences de tes actions à plus long terme.
Table des matières
Le test de Marshmallow
En 1972 déjà, une étude scientifique a été réalisée à ce sujet avec des enfants. Tu la connais peut être ? Ça s’appelle le test du marshmallow.
C'est quoi le test de Marshmallow ?
On a offert à chaque enfant du test un marshmallow en lui disant que s’il résistait à l’envie de le manger tout de suite, on lui en donnerait deux autres plus tard.
Si tu ne l’as pas déjà vu, ça vaut vraiment le coup d’oeil. C’est passionnant et c’est très drôle de voir comment ces enfants essaient de trouver des techniques pour résister à la tentation. Il y en a qui se mettent les mains devant les yeux, il y en a qui tournent la tête pour ne pas regarder le marshmallow.
Et puis, au fur et à mesure, on voit que c’est de plus en plus difficile et donc ils vont commencer à le toucher et ils vont commencer à le sentir et cetera, et cetera. Je te laisse voir la suite en images.
Les conclusions de l'étude
Grâce à cette étude, les scientifiques ont prouvé que les enfants les plus patients avaient suffisamment de contrôle sur eux pour accepter d’attendre les deux autres chamallow. Et ces enfants étaient également ceux qui avaient le plus attention à l’école et qui apprenaient le plus rapidement.
Donc l’attention, la patience et le contrôle sur soi semble totalement liés. Et d’autres études ont été faites après, notamment avec des adultes, en leur proposant le même système : gagner cette fois-ci une somme d’argent immédiatement, ou attendre un peu et pouvoir obtenir un montant plus important après. Les personnes les plus impatientes, sans surprise, choisissent la faible récompense immédiate.
Le stress te pousse vers les plaisirs immédiats
Tu vas me dire qu’il n’y a rien de mal à se faire plaisir et que toujours se contrôler sans jamais profiter des petits plaisirs de la vie, ce serait vraiment bien triste. Bien sûr qu’il faut se faire plaisir ! Ce n’est pas le problème. Le problème c’est quand on ne maîtrise plus le plaisir, quand on devient l’esclave des plaisirs et des stimuli extérieurs.
Le test du marshmallow a été fait dans les années 70. Il n’y avait pas beaucoup de stress à cette époque là, pour autant que je m’en rappelle. Et si on refaisait l’étude aujourd’hui, il y a fort à parier que plus d’enfants auraient mangé directement le marshmallow. Parce qu’ils vivent dans un environnement plus stressé qu’à l’époque. Et le stress rend impatient. Et l’impatience, on l’a vu, pousse à privilégier des plaisirs immédiats.
Et plus tu te fais plaisir, plus tu donnes à ton cerveau de la dopamine et plus tu lui en donnes, plus il s’habitue à cette drogue du plaisir et plus il en redemande. Et c’est comme ça que tu deviens dépendant du plaisir.
C’est pour ça que quand tu te laisses tenter par un bon biscuit au Nutella par exemple (pour ne pas citer de marque), tu te fais plaisir, tu le savoures, ça te fait du bien, on est d’accord. Mais quelques instants après, qu’est ce qui se passe ? Ton cerveau redemande sa dose de dopamine et il va donc te pousser à prendre un autre biscuit et puis un autre, et puis un autre… Jusqu’à ce que le paquet soit terminé et que là, tu te mettes vraiment à culpabilis
Active le pouvoir de ton imagination
Il faut à un moment donné mettre des limites à ton cerveau et lui apprendre à patienter, lui RÉapprendre à patienter. Sais tu que imaginer un plaisir futur, crée les mêmes réactions chimiques en toi que de vivre un réel plaisir immédiat ?
Donc savourer à l’avance le plaisir que va te procurer l’atteinte d’un objectif, libère également de la dopamine dans ton corps et donne à ton cerveau sa dose de plaisir. Donc il est content tout en te permettant de commencer à donner vie à tes rêves. Donc c’est comme si tu associais plaisir immédiat et plaisir futur. Tu gagnes sur tous les tableaux. Mais pour ça, il faut deux choses.
1. Avoir une vision à long terme
Ton cerveau est habitué à réagir
Il faut d’abord, que tu aies un objectif à long terme, que tu aies un rêve à réaliser. On l’a vu, ton cerveau est fainéant. Il est habitué uniquement à réagir et il n’est plus entraîné :
- à tenir une réflexion sur la durée,
- à chercher à comprendre
- et à savoir la direction à prendre sur le long terme.
Il est constamment interrompu, tout le temps, par les textos, par les coups de téléphone, par le collègue qui arrive. Il ne peut que rester à la surface des choses. C’est normal.
Dans une entreprise, s’il n’y a pas d’objectif ni de stratégie sur le long terme, que se passe t il ? Elle va droit dans le mur. Car les décisions sont prises de façon superficielle, en fonction d’aléas extérieurs et non en fonction de ce qu’est réellement l’entreprise, de ses forces, de ses valeurs, de sa culture.
C’est exactement pareil pour toi. Si tu n’as pas une ligne directrice, si tu ne sais pas où tu vas, tu te laisses distraire et tu acceptes de faire des compromis avec tes valeurs. Tu finis par si bien t’adapter à l’extérieur que tu te désadaptes de toi :
- tu oublies qui tu es
- tu oublies ce qui te nourrit réellement
- tu oublies le terreau qui te permet de pousser.
Et plutôt que de faire l’effort d’aller chercher ce qui te permet de grandir, tu attends tranquillement que les plaisirs immédiats viennent t’apporter de l’énergie. Et au fur et à mesure, tes racines se fragilisent. Tu ne sais plus qui tu es et tu n’as plus l’énergie pour continuer à grandir.
Pour aller plus loin, lis l’article : « Tes pensées te mentent«
Ton cerveau est attaché à ton personnage
Est ce que tu as l’impression de vivre pleinement ta vie, de jouer grand ? Ou bien est ce que tu te laisses enfermer dans ta petite vie et tes petits plaisirs ? Et quand je dis tu, je ne parle évidemment pas que de toi : je parle de moi, je parle de tout le monde. Nous nous enfermons dans notre petite vie, dans le petit personnage que l’on s’est créé, au lieu d’avoir une vision de ta vie qui te donne un cap pour commencer à vivre la vie qui t’inspire.
Tu crois que tu es ce personnage fatigué, sans passion, frustré, sans avenir prometteur. Et plus tu cohabites avec ce personnage plus c’est compliqué de se rendre compte qu’il n’est qu’un personnage parmi d’autres que tu peux jouer.
C’est toi qui choisis le personnage que tu veux jouer aujourd’hui. Et il n’y a aucune obligation pour que ce soit le même qu’hier ou le même que demain. Tout change autour de toi, non ? En permanence. Alors pourquoi ce serait différent pour toi en pensant que tu es un personnage unique pour toute ta vie ?
Tu te coupes de tout ton potentiel d’évolution. Alors lâche ton personnage et passe à l’action. C’est la deuxième chose indispensable pour donner vie à tes rêves : te donner les moyens d’atteindre ton objectif en posant les actions nécessaires.
2. Te donner les moyens d’atteindre ton objectif
Rien n'arrive sans effort
Se donner les moyens, ça veut dire agir et ça nécessite un effort. Et oui, ton cerveau n’est pas habitué à ça. On l’a vu, il est allergique à l’effort. Évidemment, il est habitué à obtenir tout ce qu’il veut, tout de suite. Il n’a plus besoin de retenir les choses. Il peut poser la question à Google directement, à tout moment. Il n’a pas non plus besoin de retenir les numéros, les adresses, les codes, les anniversaires. Tout est stocké dans ton téléphone.
Alors si tu as un rêve ou un objectif, il part du principe que tu peux l’atteindre également, sans effort, comme tout le reste. Pour lui seul le résultat compte. Le chemin n’a aucune importance, aucune valeur. Et il pense que si tout était rapide et facile, tu serais beaucoup plus heureuse.
Mais il se trompe. Il oublie une chose essentielle : c’est que pour atteindre un rêve, il faut prendre le temps d’apprendre, de grandir et de te transformer comme la graine. Repense à une difficulté que tu as dû traverser dans ta vie. Cette période ne t’a-t-elle pas plus appris sur toi que tous les moments de plaisir réunis ? Parce qu’elle t’a obligé à développer des qualités que tu n’avais pas pour te sortir de ces difficultés. Sans difficultés, pas de changement. C’est dans l’adversité qu’on avance.
Évidemment, mon idée n’est pas de te dire qu’il faut constamment chercher la difficulté, non ! Mon idée est de te dire qu’il ne faut pas non plus constamment chercher le plaisir et la facilité. Tout est une question d’équilibre. Comme un sportif de haut niveau qui sait que l’effort est indispensable à sa réussite, mais qui sait aussi que le repos et le plaisir sont indispensables pour garder la motivation.-
Demain n’arrive jamais
Si tu rêves d’avoir une vie meilleure mais que quand tu rentres chez toi tu allumes la télé directement ou tu surfes sur les réseaux sociaux pour te changer les idées, tes idées ne vont pas changer, ta vie donc ne va pas se transformer.
Et on a tous plein de bonnes excuses pour justifier qu’on ne passe pas à l’action. J’entends déjà les tiennes. Et tu y crois tellement que tu te mens à toi même. Tu te dis peut être : « Demain je m’occuperai de mes vrais besoins, demain je ferai ceci, demain je ferai cela pour avancer vers mes rêves ». Mais demain n’arrive jamais. C’est maintenant que tu vis ton futur.
Donc si tu passes ton temps devant la télé, ton futur sera fait d’encore plus de télé. Alors que si chaque jour tu fais une action pour aller vers tes rêves, tu donnes peu à peu vie à ces rêves qui vont peut être un jour se réaliser. Je dis peut être parce qu’évidemment ce n’est pas parce que tu passes à l’action que tu vas forcément réussir. Mais ce qui est sûr, c’est que si tu ne fais rien, tu ne réussiras jamais. Tu ne changeras jamais.
Alors à ton avis, est ce qu’il vaut mieux agir et peut être échouer ? Ou alors ne rien tenter et t‘enliser ? C’est toi qui décides. Il faut juste que tu sois assez patiente pour persévérer dans l’incertitude.
5 conseils pour faire patienter ton cerveau
La bonne nouvelle, c’est qu’on peut apprendre l’attente. On peut réapprendre l’attente. Des études ont été faites auprès d’enfants impulsifs qui ont été soumis aux tests de récompense comme celui de Marshmallow. Et ces études ont montré que si on augmenté progressivement la durée d’attente nécessaire pour avoir cette récompense différée. Les enfants finissaient par choisir la récompense différée plutôt que le plaisir immédiat parce qu’ils ont rééduqué leur cerveau. Donc ça s’apprend.
Alors est ce que tu veux vraiment devenir la personne que tu rêves d’être ? Est ce que tu es prête à affronter les difficultés nécessaires à ta croissance ? Est ce que tu es prête à sacrifier certaines distractions que tu juges pourtant essentielles ? Si oui, si tu es prête à t’engager sur ce chemin de la transformation, je te propose cinq conseils.
1. Profite des plaisirs de la vie
Ne les laisse pas te définir.
2. N'oublie jamais qui tu es
Donne chaque jour un peu de temps à tes rêves.
3. Privilégie les plaisirs qui te font vraiment du bien
Et pour ça, demande toi : Pourquoi ai-je envie de ça ? Est ce que ça ne répond pas plutôt à un besoin caché que je ne veux pas voir ? Est ce que c’est dans mon intérêt de me faire plaisir tout de suite ? Et est ce qu’il n’y a pas un autre plaisir, moins immédiat, mais qui m’apportera plus de valeur ?
4. Rééduque ton cerveau
Entraine-le à ne pas céder aux stimuli.
5. Développe la capacité d'attention de ton cerveau
Et pour ça, prends des petits engagements, comme par exemple :
- supprimer les notifications de ton téléphone,
- prévoir des créneaux pour lire tes emails au bureau plutôt que de les lire au compte gouttes quand ils arrivent.
- terminer une action avant d’en commencer une autre.
- prendre des pauses pour calmer ton mental
- et prendre le temps de comprendre les informations que tu reçois.
Et si tu as un peu plus de temps, la méditation peut être un bon moyen également pour recentrer ton mental et développer sa capacité d’attention.
Pour aller plus loin, lis l’article « Pourquoi il est important d’échouer ? »
Ce que tu gagnes en faisant patienter ton cerveau
En faisant le choix de la patience et de l’attention :
- tu prends du recul,
- tu choisis là où tu veux placer ton énergie,
- tu reprends le contrôle sur les stimuli
- c’est toi qui décides quand tu veux réagir,
- tu prends des décisions authentiques en accord avec tes valeurs profondes
- tu restes focus sur qui tu es et sur la vie que tu veux mener
- tu avances lentement mais sûrement vers ton objectif
- et tu réalises tes rêves.
