Extrait de l'épisode
Ton corps est un merveilleux organisme. Dès qu’il nait, il sait quoi faire, sans que tu aies y prêter attention. C’est génial, non ? Pen fait, pas totalement. Parce que du coup, ça nous permet de vivre en pilote automatique, dans ta tête, sans en avoir conscience.
Table des matières
Ton corps habité est ton meilleur ami
Ne démissionne pas de ton corps
Il y a une phrase que j’ai lu récemment, qui m’a particulièrement marquée : « Ne démissionne pas de ton corps ». Elle m’a marquée, parce que j’ai toujours fait totalement l’inverse. Je vis dans ma tête, à penser, à analyser, à ressasser, à projeter… Et cette phrase m’a fait prendre conscience que, quand je fais ça :
- je ne suis pas présente à mon corps
- je ne suis pas présente à tout ce qui m’entoure
- et je ne suis pas non plus présente à tout ce qui se passe en moi.
Tu te reconnais certainement un peu dans ce que je viens de dire. Parce qu’on fait tou comme ça. Dans le métro, dans le bus, dans ta voiture, quand tu marches, que tu attends… Combien de fois tu ressors de tes pensées, en te disant : « Je ne sais pas du tout ce qui vient de se passer » ?
Bien sûr, il y a des moments où c’est très utile, d’être dans sa tête. Quand ton mental par exemple doit travailler sur un sujet, élaborer un plan. Mais ce sont des moments que tu choisis. Tu choisis de penser. Tu ne te laisses pas happer par tes pensées sans en avoir conscience. Parce que si tu fais ça, c’est là où ça pose problème, parce que tu ne vis plus l’instant présent.
Ton corps sait ce qui est bon pour toi ; pas ton mental
On l’a vu dans un épisode précédent, ton mental est soit dans le passé soit dans le futur, mais jamais dans le présent. Le seul qui soit ici, là, maintenant, c’est ton corps.
C’est ton corps qui ressent. C’est ton corps qui vit. C’est ton corps qui est équipé de capteurs : ces 5 sens. C’est lui donc qui sait ce dont tu as besoin, au moment où tu en as besoin. Ton mental, lui veut briller, veut prouver, être reconnu… Il doute beaucoup. Donc il s’agite dans tous les sens, il va a 100 à l’heure pour envisager toutes les options pour ne pas prendre de risque.
A ton avis, pourquoi s’agite-t-il comme ça ? Parce que lui n’a pas ces capteurs, il n’a pas ces sensations qu’a ton corps. Il n’a pas son intuition. Donc il ne sait pas vraiment ce qui se passe de façon concrète et réaliste autour de toi. Il image, il suppose…. C’est pour ça qu’il mouline sans cesse.
Il n’y a que ton corps qui sait. Et l’unique désir de ton corps, c’est quoi ? C’est d’être bien.
Pourquoi tu n'habites plus ton corps ?
Alors pourquoi est-ce si difficile d’habiter son corps ? Notre corps c’est quand même nous. C’est notre meilleur amis, le véhicule de toute notre vie. Et en plus il veut notre bien. Alors pourquoi on veut s’en séparer ?
Les blessures te coupent de ton corps
Parce que ton corps ressent tout. Il ressent le positif, mais aussi le négatif, ce qui te fait souffrir. Alors quand tu vis des évènements compliqués, marquants, qui te blessent profondément, tu vas te couper de ton corps. Ça se fait inconsciemment, sans que tu l’aies vraiment choisi.
Et quand tu n’es plus dans ton corps, où est-ce que tu te réfugies à ton avis ? Evidemment, dans ta tête. Parce que ton mental, lui, ne ressent pas. Ce n’est pas son job. Son job à lui, c’est d’assurer ta survie., ta sécurité. Et pour ça, il va te raconter des histoires. Il va créer, à l’intérieur de toi, un discours qui va donner vie à un personnage. Ton personnage de survie, en quelque sorte. Un personnage fort, qui contrôle tout.
Ton corps t'envoie des alertes
Evidemment, ton mental est très fort. Et ça va te permet de tenir le coup, oui. Mais à un moment donné, ton corps va en avoir marre de souffrir tout seul. Il va en avoir marre de t’alerter, de t’envoyer des messages et que tu ne les écoutes pas. Et donc, il va se créer des tensions, il va t’envoyer de plus en plus de messages, il va se bloquer de plus en plus souvent… Jusqu’à ce que tu l’écoutes. Que tu écoutes ce qu’il a te dire. Parce que ton corps est sage. C’est lui qui sait, sait lui connait la vérité.
Ton corps est ta prise de terre
Habiter son corps ne va pas de soi
Bien sûr, je te vois venir, et je suis d’accord avec toi : c’est quasiment impossible d’être tout le temps dans cette osmose avec ton corps à longueur de journée. Sauf si tu es maître bouddhiste et que tu vis dans un pays reculé. Peut-être que tu y arriveras dans ce cas là. Mais ce n’est, je pense, pas ton cas actuellement.
Tu as raison, ce n’est pas possible, parce que l’environnement dans lequel on vit actuellement en France (ou dans tout autre pays développé) est stressant, challengeant. Et puis toute notre société est basée sur le fait qu’on doit passer par le mental, on doit réfléchir. On n’est pas très bon, on n’est pas très forte en « corps » en France. On n’apprend pas ça.
Ton cerveau est un circuit électrique qui surchauffe
L’idée ce n’est pas de ne plus penser, évidemment, c’est totalement impossible. Mais c’est de revenir le plus souvent possible à ton corps. Pour qu’il puisse se reposer, évacuer la pression. Parce que, pour ton mental, tout est possible : il gère des pensées, des choses abstraites qui n’ont pas de consistance. Donc c’est facile de gérer des pensées, d’avoir des idées.
Ce qui est plus compliqué c’est de les mettre en place dans la matière. Et ça, c’est le boulot de ton corps. J’aime bien l’idée que notre cerveau est comme un circuit électrique. Quand ton mental s’agite, qu’il veut que tout aille vite, il va commencer à surchauffer. Et ton corps, lui, c’est ta prise de terre. Donc il faut passer par le corps pour que tout se calme et que toute l’énergie de ton mental s’évacue petit à petit.
La sagesse de ton corps
Quand tout s’accélère, que tu te sens totalement dépassée, que tu as l’impression de ne plus rien maitriser, reviens à ton corps. Tu vas t’y sentir en sécurité. Quand tu es dans ton corps, l’extérieur ne peut plus t’impacter, ne peut plus te faire tanguer, parce que tu es enracinée, ancrée.
Quand tu es dans ton corps, tu n’a plus rien à prouver. Tu as juste à ressentir. Tu sais quelles sont tes limites et tu sais combien il est important de les respecter et de les faire respecter. Etre dans ton corps c’est le conseil le plus important à suivre pour être bien, selon moi. C’est un secret qui parait tellement simple, mais qui en réalité est tellement compliqué, qu’on le met rarement en place.
C’est compliqué, parce qu’habiter son corps ne va pas de soi. Et comme ça ne va pas de soi, comme ça n’est pas naturel, au début il faut prendre la décision d’habiter son corps. Il faut décider de créer une relation particulière avec son corps, de faire corps avec son corps. C’est un peu bizarre à dire. Mais c’est tellement vrai !
Pourquoi il est important de revenir dans ton corps ?
A chaque fois que tu te sens stressée, que tu te sens tendue, bizarre, que tu sens qu’il y a quelque chose qui va pas bien, qui te tracasse… Reviens à ton corps et écoutes ces tensions. Écoutes les messages que ton corps t’envoie.
Si tu fais ça, tu vas te sentir plus en vie. Parce que ton corps, je le répète, est un capteur de sensations. C’est la boussole qui te guide, qui te donne le chemin. Il capte tout ce qui t’entoure :
- tout ce qui va te faire vibrer, tout ce qui te fait plaisir
- tout ce qui potentiellement peut être un danger, tout ce qui ne vibre pas avec toi.
Alors tu es plus vivante, tu t’enrichis de tout ce qui t’entoure. Et tu arrêtes d’être une zombie, comme on peut en croiser dans la rue, qui sont perdus dans leurs pensées, en train de ressasser le passé, ou de prévoir l’avenir. Et encore une fois, ce n’est pas grave d’être une zombie. On est tous zombie à un moment donné. On peut pas tout le temps être présente à soi et à ce qui se passe. Le plus important c’est juste d’en avoir conscience et de constater tout ce qu’on a manqué potentiellement quand on était absente au présent.
Comment faire pour habiter ton corps ?
Mental et corps : à chacun son rôle
1. Ton mental observe
Commence par demander à ton mental, de laisser un peu plus de place à ton corps. Le plus souvent possible. Ton mental ne va évidemment pas vouloir lâcher l’affaire si facilement. Donc donne-lui une mission. La mission c’est d’observer ce que fait ton corps. De t’intéresser à ce qu’il ressent et même de trouver sa fantastique d’être fière de ce que ton corps fait à chaque instant. Ton mental, comme ça, va être occupé. Et il va arrêter de penser. Il va juste observer et apprendre.
2. Ton corps accueille ce qui t'entoure
Alors ton corps va se sentir assez en sécurité pour ressentir, pour accueillir ce qui est. Juste accueillir, sans interpréter. Il va pouvoir capter tout ce qui t’entoure, tous ces petits détails du quotidien. Et ce qu’il va capter de l’extérieur, va te faire vivre des émotions des sensations, et ça va finir par générer une idée, une découverte, une solution, un déclic, une envie… Comme des petites pousses qui sortent de terre.
3. Ton mental élabore un plan
Et c’est là que ton mental peut intervenir. C’est là où il est fort : pour envisager des plans d’actions, pour mettre cette solution, cette idée, cette envie, en pratique, dans la réalité.
Et quand il imagine ce plan, ton corps, lui, peut se mettre en retrait. Mais il ne doit pas démissionner. Il a pour mission de garantir ton équilibre : de t’alerter quand tu as besoin de repos, quand tu as besoin de manger, quand tu as besoin de t’aérer. Rappelle-toi : c’est ta prise de terre. Il va t’éviter la surchauffe et donc le burn out donc.
4. Ton corps se met en action
Donc, quand on mental travaille à son plan d’action ton corps se met en veille. Et puis à un moment donné vient le moment d’agir. Donc le plan d’action est élaboré ; c’est maintenant à ton corps de rentrer dans la danse à nouveau.
Et il faut que tu engages vraiment ton corps. Quand tu parles à quelqu’un, mets-y ton énergie, regarde vraiment ton interlocuteur. Mets à contribution chacune de tes cellules pour créer une relation particulière avec celui avec qui tu parles. Pour créer une relation, non pas uniquement de tête à tête en restant à la superficie, mais de corps à corps totalement engagé.
Se marier avec toi-même
Habiter ton corps, c’est t’aimer tellement que tu es présente à toi en toi. Ça me fait penser à une phrase que m’a dit une collègue. Elle m’a dit un jour: « Tu sais Marie, je m’aime tellement que si j’étais un homme, je marierais avec moi ». Alors, elle m’a bien sûr dit ça sur le ton de l’humour, mais c’était tellement sincère, qu’à l’époque je me rappelle très bien ça avait ouvert une porte en moi. Et je me suis dit que j’aimerais un jour expérimenter ça moi aussi. C’est ce que je ressens maintenant quand je décide de m’engager le plus possible avec mon corps. Et c’est ce que j’ai essayé de te transmettre dans cet épisode.
Pour résumer, j’ai l’image d’un gringalet, qui serait ton mental. Il est gringalet, parce qu’il n’a pas vraiment de consistance. Et donc, seul, il ne réussit pas à s’affirmer. Donc il décide de prendre des cours de boxe, pour muscler son corps et pour réussir à prendre sa place. Ça c’est le travail du corps.
C’est vraiment, tu le vois, un travail d’équipe. Chacun a une mission qui correspond à ses compétences :
- l’un ne peut pas avancer sans l’autre,
- l’un ne peut pas réussir sans l’autre
- et même, l’un ne peut pas se sentir bien sans l’autre.
Alors ton rôle à toi, c’est de faire que les deux s’entendent, se respectent, se parle même.
Lancer la conversation entre ton corps et ton mental
Aujourd’hui, je n’ai pas préparé de plan d’actions pour cet épisode. J’ai juste une action à te proposer. Je te l’avais déjà partagé dans l’épisode « Entretiens ton énergie« , que je t’invite à écouter juste après, d’ailleurs. C’est de faire parler ton corps et ton mental.
De donner d’abord la parole à ton mental qui va exprimer tout ce qui pense de ton corps : « Ouais j’ai besoin qu’on aille vite et toi tu me ralentis, c’est toujours la même chose, t’es paresseux on a besoin de faire plein de choses, il y a tellement de choses à découvrir dans le monde et toi tu es un boulet. »
Ok, ton corps écoute, il ne réagit pas. Et ensuite il a la parole. Et ton corps va expliquer ce qu’il ressent à ton mental : « Oui je comprends que tu veuilles changer le monde. Que tu veuilles expérimenter plein de choses. Mais moi j’ai besoin d’être bien. Moi j’ai besoin de prendre mon temps. Parce que, sans ça, j’ai l’impression qu’on va dans tous les sens. Et que tout ça n’a pas de fondement. Qu’on est un peu comme une girouette dans les nuages. Moi je suis quelqu’un d’ancré ».
Voilà, c’est un exemple de dialogue. Tu peux mettre les mots que tu veux évidemment. L’idée c’est vraiment de faire discuter les deux ensemble. Et de te rendre compte que les deux sont importants. Ce sont tes deux piliers qu’il faut juste que tu connectes.
Ce que tu gagnes en habitant ton corps
En habitant ton corps le plus souvent possible :
- Tu prends conscience de la violence que ton mental lui impose à longueur de journée
- Tu connais tes limites et tu les respectes
- Tu entres en empathie avec ton corps
- Tu prends soin de lui/de toi
- Tu profites de l’instant,
- Tu ressens plus de joie, de sécurité, de sérénité
- Tu lâches prise sur le contrôle
- Tu accueilles et oses te laisser traverser par tes souffrances, pour débloquer certaines tensions de ton corps.
- Tu te fais beaucoup plus confiance, puisque ton corps est là pour t’envoyer les bons messages.
- Et finalement tu entres vraiment en relation, non seulement avec toi, mais aussi avec l’autre et avec tout ton environnement. Bref tu vis vraiment.